Que comprendre des chiffres présents dans les différents bilans de vos enfants ?
- Pourquoi cet article ?
Les professionnels du C.A.M.S.P. de Beauvais utilisent régulièrement des tests standardisés qui fournissent une évaluation quantitative, chiffrée, des compétences de l’enfant. Il n’est pas toujours facile de comprendre les chiffres présentés dans ces bilans, qu’ils soient médicaux, psychomoteurs, orthophoniques, neuropsychologiques ou autre. Ces chiffres peuvent parfois sembler un peu obscurs, et doivent nécessiter une explication simple et compréhensible, ce que nous nous proposons de faire ici.
- Les tests
Les tests utilisés lors des bilans sont des tests dit « standardisés », c’est-à-dire que les conditions dans lesquels sont passés ces tests sont contrôlées. Tous les enfants évalués passent les mêmes tests, dans les mêmes conditions.
Ces tests sont aussi souvent dit « étalonnés », c’est-à-dire qu’ils nous permettent de comparer les résultats d’un enfant à ceux des enfants de son âge. Fait-il mieux ? Fait-il moins bien ? Et quel est l’importance ce décalage si il y a.
Lorsqu’un enfant passe un test, il obtient un score (par exemple un nombre de bonnes réponses à une série de questions). On parle de score « brut », ce qui est peu interprétable comme tel.
Les professionnels utilisent alors des tableaux qui leur permettent de convertir cette note « brute » en note « standard ». A chaque âge de l’enfant correspond un tableau diffèrent. Et toute note standard est interprétable, même sans connaitre le test utilisé. Il ne s’agit pas d’une « note » au sens scolaire du terme, mais d’une situation par rapport à une moyenne, la moyenne étant 10.
Pour situer l’enfant par rapport à cette moyenne, on parle alors de « Déviation Standard » (DS) ou d’écart type (ET) dans les différents bilans.
- Comment interpréter les Déviation Standard (DS) ?
La moyenne se situe entre -1 DS et +1DS. Entre -1 DS et -2 DS, sans être pathologique, les résultats sont un peu fragiles. Au contraire, entre +1DS et + 2DS, les résultats sont plutôt bons. En dessous de -2DS, nous pouvons considérer que le résultat est déficitaire, alors qu’au-dessus de +2DS, il est « anormalement élevé ». Nous pouvons donc considérer ces limites de -2DS et +2DS comme des normes, même si les choses sont souvent moins tranchées que cela en pratique.
- Les percentiles
Il arrive que certains résultats soient présentés sous forme de rang « percentile ». L’enfant évalué est situé par rapport aux enfants de son âge non plus par rapport à la moyenne, comme avec des DS, mais par rapport au pourcentage d’enfants qui font mieux ou moins bien que lui. Si un enfant est situé au 25ème percentile, cela veut simplement dire qu’il fait mieux que 25 % des enfants de son âge.
On peut considérer que la « norme » se situe entre le 15ème et le 85ème percentile globalement. Au-dessus du 85ème rang, les résultats sont très bon, et en dessous du 15ème très faibles. Les résultats sont « hors normes » au-dessus du 90ème percentile (facilité), ou en dessous du 10ème percentile (zone pathologique).
- QI et QD
Le Quotient Intellectuel, ou QI, est le résultat d’une batterie de tests qui chiffre de manière standardisé l’intelligence globale de l’enfant. Un QI n’est pas un score dans le sens scolaire du terme, mais une situation par rapport à 100, qui représente la moyenne.
Un QI de 70 correspond au 2ème percentile
Un QI de 85 correspond au 16ème percentile
Un QI de 100 correspond au 50ème percentile
Un QI de 115 correspond au 84ème percentile
Un QI de 130 correspond au 98ème percentile.
Le Quotient de développement, ou QD, n’est pas un QI. Le QD, lui, situe les acquisitions d’un enfant par rapport aux enfants du même âge. Le QD correspond à l’âge de développement de l’enfant, divisé par son âge réel, multiplié par 100.
Un enfant de 24 mois qui a un âge de développement de 12 mois a donc un QD de 50.
Un enfant de 24 mois qui a un âge de développement de 24 mois a donc un QD de 100.
Un enfant de 24 mois qui a un âge de développement de 36 mois a donc un QD de 150.
- Une importance des chiffres toute relative
Il est important de préciser qu’un bilan ne se résume pas à une série de chiffres, de déviation standard ou d’écarts type, de QI ou de QD. Le regard clinique du professionnel et son regard croisé avec ceux d’autres professionnels permettent de situer l’enfant dans sa globalité en s’appuyant sur des chiffres.
Un bilan ne reste qu’une quantification de ses compétences à un instant donné.